"Dossier ANRU"
GRAND-PONT : ANRU.
Le quartier du Grand-Pont, à l’extrémité ouest de la ville de Rive de Gier, est situé dans le Pays du Gier, entre Lyon et Saint-Étienne. Ses 2500 habitants représentent 17 % de la population de la ville qui en compte environ 14 500. Le quartier du Grand-Pont regroupe 1000 logements, dont 650 logements sociaux propriété de HMF, unique bailleur social présent dans le quartier.
Classé en Zone de Renouvellement Urbain (Z.R.U.) en 1996 en raison de ses caractéristiques socio-démographiques et de la progression des phénomènes de délinquance, secteur prioritaire du Contrat de Ville des Pays du Gier signé en 2001, le quartier du Grand-Pont présente la plupart des dysfonctionnements symptomatiques des quartiers classés en Zone Urbaine Sensible (Z.U.S.), et souffre d’une image très négative, au sein d’un territoire fortement touché par la crise économique au cours des 25 dernières années.
UN QUARTIER MARQUE PAR LA GRANDE PRECARITE DE SES HABITANTS:
Le quartier du Grand Pont regroupe 32 % des logements sociaux de Rive de Gier et rassemble une population marquée par les difficultés :
- une forte concentration de logements sociaux.
- une population touchée par le chômage.
- une population en grande difficulté sociale.
- une image négative malgré la régression de l’insécurité.
UNE FORTE CONCENTRATION DE LOGEMENTS SOCIAUX:
Le quartier du Grand Pont compte 650 logements sociaux pour un nombre total d’environ 1000 logements. Il concentre ainsi près du tiers du parc de logements sociaux de la commune. Celle-ci compte 2 337 logements sociaux pour un parc total de 5 905 résidences principales, soit un taux de logement social de 39,6 % Le très fort taux de rotation du quartier est symptomatique de son manque d’attractivité.
TAUX DE ROTATION GRAND-PONT 20,1 %
RIVE DE GIER 12,6 %
PERIMETRE DU CONTRAT DE VILLE 12,5 %
(Données DRE AU 31/12/2001)
UNE POPULATION TOUCHEE PAR LE CHOMAGE:
Le quartier du Grand Pont comptait, au 31/12/2001, 160 chômeurs, soit 21% du nombre de chômeurs de la Commune (pour une population qui représente 17% de la population totale de la Commune). Le chômage touche plus particulièrement les jeunes, avec 25% de chômeurs de moins de 25 ans.
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Grand Pont |
Rive-de-Gier |
Périmètre du Contrat de ville |
Chomeurs catégorie1
dont: |
160 |
765 |
3378 |
- 25 ans |
25% |
24,1% |
22,9% |
50 ans et plus |
11,9% |
11,8% |
13?9% |
Percevant le RMI |
17,7% |
10,8% |
10,3% |
Inscrits depuis de moins d'un an |
84,4% |
76,9% |
74,5% |
Inscrits depuis plus de deux ans |
5% |
9,2% |
10,2% |
Données INSEE/ANPE.
UNE POPULATION EN GRANDE DIFFICULTE SOCIALE:
La population du Grand Pont est marquée par une précarité sociale importante (65% d’allocataires CAF). La ville de Rive de Gier est elle-même caractérisée par une population en difficulté sociale. Avec près de 10% d’allocataires à bas revenus, la population du quartier se caractérise également par son très faible pouvoir d’achat, source d’exclusion.
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Grand Pont |
Rive-de-Gier |
Périmètre du Contrat de ville |
Population couverte par la CAF |
65,1% |
57,5% |
53,4% |
Nombre d'allocataires à bas revenus |
9,8% |
6,4% |
4,9% |
Nombre d'allocataires dépendants |
6,8% |
4,7% |
3,8% |
Après la démolition du bâtiment LOPOFA, le quartier du Grand Pont compte à ce jour 650 logements sociaux. Le projet de renouvellement urbain prévoit la démolition de 218 logements sociaux pour la période 2007-2011.
La démolition du bâtiment RELOGEMENT définira un espace libre, bénéficiant des qualités naturelles du site et de la proximité du centre commercial, d’une capacité constructive d’environ 100 logements. Cette nouvelle zone d’habitat permettra l’introduction d’une véritable mixité sociale et urbaine sur le site : le projet prévoit en effet la réalisation de différentes formes d’habitat (petits collectifs R+2 ou R+3, habitat intermédiaire, maisons individuelles), faisant l’objet de financements libres et de financements aidés.
Environ 45 logements sociaux seront réalisés dans ce secteur et seront répartis de la manière suivante :
-
un immeuble collectif (R+3) comprenant 15 logements et des commerces en rez-de-chaussée en bordure de la future.
-
place du Forez (ancien emplacement du LOPOFA),
des maisons individuelles groupées en bordure nord de la nouvelle rue d’Aquitaine.
-
un immeuble collectif (R+3 environ) en bordure sud de la nouvelle rue d’Aquitaine.
A l’issue de la période 2007-2011, le quartier comprendra donc, outre les logements individuels situés dans les lotissements en périphérie du quartier :
-
477 logements sociaux.
- 75 logements locatifs libres ou en accession à la propriété.
Situation 2005
650 logements sociaux collectifs
Copropriété de 96 logements collectifs
115 Maisons individuelles |
Prévision échéance 2011
477 logements sociaux
- 432 logements collectifs
- 35 logements collectifs neufs (2 bâtiments R+3)
- 10 maisons individuelles accolées
75 logements autres
- 65 logements collectifs en locatif privé ou accession à la propriété
- 10 maisons individuelles en locatif privé ou accession à la propriété
Copropriété de 96 logements collectifs
115 Maisons individuelles
La Marianne (Zone NA), 60 lots constructibles |
Prévision échéance 2015
457 logements sociaux
- 412 logements collectifs
- 35 logements collectifs neufs (bâtiment R+3)
- 10 maisons individuelles accolées
120 logements autres
- 110 logements collectifs en locatif privé ou accession à la propriété
- 10 maisons individuelles en locatif privé ou accession à la propriété
Copropriété de 96 logements collectifs
115 Maisons individuelles
La Marianne (Zone NA), 20 lots constructibles |
Centre commercial existant : 950 m²
Commerces existants en pied d’immeuble (bâtiment C) : 300 m² |
Centre commercial existant 950 m²
440 m² surfaces commerciales neuves en pied d’immeuble |
2020 m² surfaces commerciales neuves en pied d’immeuble |
DEMOLITIONS:
Le projet prévoit la démolition de 218 logements pour la phase opérationnelle 2006-2011:
BATIMENT RELOGEMENT (50 LOGEMENTS)
Le bâtiment RELOGEMENT (50 logements), situé à l’extrémité Nord Est du quartier du Grand-Pont, limitée par un talweg, était, avec le bâtiment LOPOFA, la plus ancienne des constructions HLM. Ces deux barres perpendiculaires, de respectivement 50 et 100 logements chacune, délimitaient une vaste aire centrale sans fonction particulière nommée la « cour carrée ». La desserte de ce secteur était assurée par une voie de contournement périphérique. La démolition du bâtiment LOPOFA, en 2002 a isolé et marginalisé le bâtiment RELOGEMENT, et ouvert un vaste espace vide, face au panorama de la vallée du Gier. Ne répondant plus aux normes de confort actuelles et présentant un état du bâti très dégradé, le bâtiment n’était plus occupé que par 8 familles au 1er novembre 2004.
- Démolition prévue en 2007:
BATIMENT C (158 LOGEMENTS)
Le bâtiment C, « plaque tournante » de différents trafics liés essentiellement à la présence du centre commercial et à la configuration du bâtiment qui favorise la délinquance (passages traversants), subit de ce fait de nombreux actes de vandalisme (tags, plaques d’interphone arrachées…). Il présente actuellement le plus fort taux de vacance du quartier, après RELOGEMENT, soit près de 16%. Sa démolition permettra dans un premier temps le désenclavement du centre commercial et dans un deuxième temps le déplacement de celui-ci en vue de créer une nouvelle centralité sur le quartier. La démolition du Bâtiment C, menée en deux tranches, donnera lieu à des opérations de sécurisation du centre commercial (mise en place d’une ouverture) afin de permettre une continuité de fonctionnement. 1ère tranche de démolition (48 logements) prévue en 2008 2ème tranche de démolition (110 logements) prévue en 2009.
BATIMENT H (10 LOGEMENTS)
Le bâtiment H, situé en limite sud du futur parc urbain, forme un ensemble monolithique avec une façade de 136 m de long qui fait écran dans le site. Il est ressenti comme un obstacle pour les échanges piétons entre le centre du quartier et le groupe scolaire, les halls d’entrée traversants sont d’ailleurs utilisés pour « trabouler », ce qui induit des troubles pour les habitants (dégradations des parties communes). La démolition d’une montée au centre du bâtiment permettra donc : • de minimiser l’impact visuel du bâtiment • de rétablir les échanges piétons entre le haut et le bas du quartier • de scinder le bâtiment en deux entités, plus facilement résidentiables.
"Le dossier ANRU"
Le dossier ANRU (qui concerne le Grand Pont) a fait l’objet d’un débat lors du conseil municipal de juin 2008 et les élu(e)s de Démarche Citoyenne ont exprimé ainsi leur position sur le projet de convention présenté par la majorité municipale.
« - Convention ANRU : En lisant cette convention, on s’aperçoit que le Maire ne tient pas les engagements qu’il a tenus en réunion publique devant les habitants du Grand-Pont, à savoir que tous les locataires resteraient sur le quartier. De nombreux habitants sont partis du Grand-Pont car le bailleur a laissé la situation tomber en déliquescence tout en n’oubliant pas de percevoir leurs loyers. La situation la plus criante se trouve dans le C où les portes ne ferment plus, les ascenseurs ne fonctionnent pas souvent, où des personnes habitent seules dans leur cage et où les conditions de sécurité sont tellement déplorables que certains ne pensent qu'à partir et vite !
Cette diminution de la qualité de vie n’a été compensée par aucune mesure et ceux qui ont dû partir n’ont perçu aucun dédommagement. Une association de locataires est d’ailleurs en train de travailler sur le dossier et d’engager des négociations avec le bailleur.
Nous allons nous abstenir sur ce dossier afin de protester officiellement contre la situation qui est faite aux populations du Grand-Pont. Nous n’avons rien trouvé dans ce dossier concernant la réalisation d’équipements sociaux (mis à part la reconstruction de l’existant) : rien concernant des locaux pour la vie associative, pas d’annexe de la mairie.) Et aucune réponse n’est apportée concernant la question de fond qui touche à leur porte –monnaie de plus en plus malmené : Quelle sera l’incidence sur le montant des loyers ? Enfin, rien n’a été arrêté pour les commerçants qui ont vu leurs chiffres d’affaires fortement diminuer du fait des nombreux départs liés aux démolitions et au découragement des locataires. Rien en ce qui concerne une quelconque compensation lié à la perte de revenus dont ils ne sont en rien responsables.
Les élu(e)s Démarche Citoyenne ont souligné la nécessité d’impliquer le largement possible les habitants car on sait qu’on doit réussir du premier coup car il n’y aurait plus de possibilités pour les dossiers actuels d’avoir des avenants. Ceux qui ont eu leur convention ANRU, bien avant Rive de Gier, ont manifestement consommé les crédits que le gouvernement n’a pas réactualisés.
-Projet vente de logements : Le groupe Gauche Citoyenne va s’opposer à ce projet car il manque des dizaines de milliers de logements sociaux dans notre pays et qu’à Rive de Gier, 150 demandes ne sont pas satisfaites faute d’équipements. N’oublions pas que ces logements ont été financés avec de l’argent public et qu’elles seront les conséquences à moyen et long terme pour les futurs propriétaires qui risquent d’être confrontés à des coûts élevés d’entretien, comme c’est le cas actuellement au Royaume Uni.
N’oublions pas que les sociétés HLM sont contraintes à ces dispositifs afin d’améliorer leur trésorerie, par le produit des ventes, du fait du désengagement de l’Etat concernant le financement et l’entretien des logements sociaux.
Nous préférons la formule d’accession sociale à la propriété avec des constructions nouvelles et un environnement financier moins risqué pour les accédants. » |